Changer de rythme, prendre son temps

Comme le rappelle le documentaire « Guides de montagne, les risques de la passion » de Laurent Cistac, la société des loisirs change et transforme parfois la montagne en terrain de jeu en altitude où les consommateurs-randonneurs veulent aller vite et zappent d’une activité à une autre. Amiwa refuse tout net cette manière de faire et propose une démarche plus lente, dans le seul cadre de la marche à pied, faite de progressions, d’échanges, de rencontres.
Si la randonnée est l’occasion de vivre des moments intenses et passionnés, parfois de repousser ses limites, elle est aussi faite de lenteur, de silence et de fatigue. Donner sa valeur au temps est essentiel dans notre démarche.

L’ascension peut-être vécue comme une ascèse et l’ouverture d’horizon intérieur. La rupture avec un quotidien urbain et souvent trop rapide peut laisser venir, à son rythme, selon Eric de Saint Angel, « une autre gamme de sensations, un émerveillement et une exaltation proportionnels à l’effort et au sacrifice consentis » (critique du documentaire de L. Cistac).

Des dangers mesurés mais bien réels

La randonnée a lieu dans un environnement potentiellement dangereux. Si le guide ou l’accompagnateur fait usage de ses capacités pour gérer le stress et l’incertitude, écarter les dangers, la personne humaine n’est pas infaillible. Les contraintes naturelles sont parfois exceptionnellement défavorables.
Le choix responsable et assumé de randonner en montagne implique le fait d’accepter l’impossibilité du risque zéro. La démarche d’Amiwa tient a réduire ce risque au minimum, à le rendre en quelque sorte « acceptable », comme l’est dans un autre contexte, le choix de conduire une voiture malgré les risques d’accidents. Mais ce risque existe toujours. Une randonnée guidée vous assure à cet égard une plus grande sécurité mais celle-ci reste variable selon l’environnement et les membres du groupe.

Randonner en groupe suppose en effet une co-responsabilité : chaque individu est partiellement responsable du groupe et de lui-même, à commencer par signaler ses propres difficultés au guide ou accepter de changer de rythme si un membre de l’équipe en a le besoin. Les membres d’une équipe se doivent d’être solidaires et de faire preuve d’entraide.





Référence : Article de Eric de Saint Angel dans le TeleObs (supplément télévision du Nouvel Observateur, reportage diffusé le samedi 19 janvier 2008 sur la chaîne de télévision France 3)